mercredi 25 juin 2008

On aurait daté le retour d'Ulysse !


Des chercheurs pensent pouvoir dater le retour d'Ulysse au royaume d'Ithaque, en étudiant L'Odyssée d'Homère
(lundi 23 juin, 21 h 55, Associated Press)

WASHINGTON - Des savants pensent pouvoir déterminer la date du retour d'Ulysse, roi d'Ithaque, après la guerre de Troie relaté dans L'Odyssée d'Homère, en se basant sur des indices relatifs à la position du Soleil et des étoiles mentionnés par le poète grec.
Ce serait ainsi le 16 avril 1178 avant Jésus-Christ que le grand guerrier aurait tué un groupe de soupirants qui avaient poussé sa femme à le remplacer en épousant l'un d'eux, en les attaquant à coups de flèches, d'épées et de lances, selon deux chercheurs qui ont publié leurs travaux lundi sur le site Internet de l'Académie nationale des Sciences.
Marcelo P. Magnasco de l'Université Rockefeller de New York et Constantino Baikousis de l'Observatoire astronomique de la Plata, en Argentine, ont toutefois admis qu'ils avaient dû faire quelques hypothèses pour aboutir à cette date.
Mais l'interprétation de certains indices figurant dans L'Odyssée d'Homère, tels que des références à la position des étoiles et à une éclipse totale de Soleil leur a permis de déterminer le moment où ce concours de circonstances a pu se produire.
"Dans l'hypothèse où notre travail s'avérerait correct, cela tendrait à prouver qu'Homère savait de quoi il parlait", a souligné Magnasco. "Mais cela ne prouve pas l'historicité du retour d'Ulysse", a-t-il nuancé. "Cela prouve seulement qu'Homère avait des connaissances sur certains phénomènes astronomiques datant d'une époque bien antérieure à la sienne."

Lire un extrait de l'article (en anglais) des auteurs sur le site Internet de l'Académie des Sciences des USA.

illustration : Massacre des prétendants par Ulysse, Télémaque et Eumée (face A)
Attribué au Peintre d'Ixion. Campanie (Capoue ?), vers 330 av. J.-C.
Cratère en cloche à figures rouges. H. 44,5 cm. ; ø 45,8 cm ; L. 43,3 cm
Musée du Louvre, Antiquités grecques, étrusques et romaines. © RMN

samedi 21 juin 2008

Μηδὲν ἄγαν

Μηδὲν ἄγαν : Rien de trop.
Cette maxime inscrite sur le temple de Delphes incite les hommes à garder la juste mesure en toute choses.
Μηδὲν, neutre de μηδείς, μηδεμία, μηδέν, signifie "personne, rien". C'est un composé de la négation μή (de même que οὑδέν est composé de la négation οὑ) et des nombres εἷς, μία, ἕν ("un").
Δύ´ ἐστὶ τῶν Δελφικῶν γραμμάτων τὰ μάλιστ´ ἀναγκαιότατα πρὸς τὸν βίον, τὸ « Γνῶθι σαυτὸν » καὶ τὸ « Μηδὲν ἄγαν »· ἐκ τούτων γὰρ ἤρτηται καὶ τἄλλα πάντα. Ταῦτα γάρ ἐστιν ἀλλήλοις συνῳδὰ καὶ σύμφωνα, καὶ διὰ θατέρου θάτερον ἔοικε δηλοῦσθαι κατὰ δύναμιν. Ἔν τε γὰρ τῷ γιγνώσκειν ἑαυτὸν περιέχεται τὸ μηδὲν ἄγαν, καὶ ἐν τούτῳ τὸ γιγνώσκειν ἑαυτόν. Διὸ καὶ περὶ μὲν τούτου φησὶν ὁ Ἴων οὕτως·
Τὸ « Γνῶθι σαυτὸν » τοῦτ´ ἔπος μὲν οὐ μέγα,
ἔργον δ´ ὅσον Ζεὺς μόνος ἐπίσταται θεῶν,

ὁ δὲ Πίνδαρος·
« Σοφοὶ δέ, » φησί, « καὶ τὸ ‘μηδὲν ἄγαν’ ἔπος
αἴνεσσαν περισσῶς. »

Les deux inscriptions gravées au temple de Delphes : CONNAIS-TOI TOI-MÊME et RIEN DE TROP, sont les maximes les plus importantes pour la conduite de la vie. De ces deux préceptes dépendent tous les autres. Ils se correspondent, s'expliquent, et se rappellent réciproquement. Ion a dit sur le premier :
Se connaître soi-même est bien facile à dire ;
Mais Zeus peut seul le faire pratiquer.

Et Pindare sur le second :
Rien de trop : ce mot plein de sens
Fut toujours loué par les sages.

Plutarque, Fragments, 116 (traduction Ricard, 1844)