jeudi 18 septembre 2008

Découvrons le stoïchedon

Non, ce n'est pas une nouvelle danse ! C'est une manière de présenter les textes gravés à Athènes au Ve siècle av. J.-C. Le décret ci-dessous en est un très bon exemple. L'alphabet utilisé n'est pas encore l'alphabet classique de Milet, mais une forme plus archaïque, qui ne connaît pas les voyelles η et ω ni les consonnes Ξ et Ψ et qui utilise d'anciennes graphies pour Σ et Λ (que l'on retrouve dans l'alphabet latin). Par ailleurs, Η note l'aspiration, qui sera indiquée plus tard par l'esprit rude.


Mais ce qui fait toute la majesté de ce décret sur l'organisation des finances publiques d'Athènes, datant de 432-33, c'est sa mise en page : les lettres sont toutes bien alignées (54 par ligne) et font de ce document officiel un modèle d'équilibre et de rigueur, deux valeurs auxquelles les citoyens athénien étaient attachés.
Cela s'appelle un stoïchedon.

illustration © Musée du Louvre

mercredi 17 septembre 2008

Du grec ? Non : de l'hébreu !


Contrairement aux apparences, cette petite feuille d'or contient un texte en grec, mais qui est en fait une prière en hébreu :
ϹΥΜΑ ΙϹΤΡΑΗΛ ΑΔωΝΕ ΕΛωΗ ΑΔωΝ Α
Écoute, O Israël ! Le seigneur est notre dieu, Le seigneur est unique. (Deutéronome, 6:4)
(traduit à partir de l'anglais)
Remarquez l'utilisation de sigmas lunaires (en forme de Ϲ au lieu de Σ dans l'alphabet classique), normal à cette époque tardive (IIIe siècle ap. J.-C.). On retrouve cette lettre dans l'alphabet cyrillique.
Par ailleurs les ω majuscules sont tracés sur le modèle de la lettre minuscule.
Si vous voulez en savoir plus, consultez ce blog.

samedi 13 septembre 2008

1414 tombes antiques découvertes en Grèce


Les archéologues grecs ont mis au jour 1414 tombes lors du percement de quatre stations du futur métro de Salonique, dans le nord du pays.
Ces vestiges datent de l'époque hellénistique à l'époque du bas empire romain (du IVe siècle avant J.-C. au IVe siècle après J.-C.). La plupart de ces tombes, plus d'un millier, ont été trouvées sur un chantier au sud de la bibliothèque de l'Université de Salonique. Les tombes, témoins de plus de huit siècles, sont construites en bois, en pierre ou en marbre et présentent un large éventail de types architecturaux (tombes à fosse, à ciste, à voûte, en forme d'autel).
Dans près de 300 de ces vestiges, les archéologues ont trouvé de riches offrandes comprenant des vases en terre et en verre, des monnaies en bronze et or, notamment romaines et perses (danakes), des bijoux en bronze et en or, et des objets métalliques et en os.
En juin dernier le ministère avait annoncé la découverte de quatre couronnes en or, représentant un rameau d'olivier torsadé, dans une tombe hellénistique mise au jour sur un des chantiers du métro. Les archéologues ont également mis au jour des parties de murs antiques, des conduites d'eau et un fragment d'une mosaïque.
Tout comme à Athènes il y a quinze ans, le percement du métro de Salonique ouvre aux archéologues un vaste champ de fouilles dans une cité qui fut pendant des siècles le principal centre urbain du nord de la Grèce, après sa fondation par la royauté macédonienne antique au IVème siècle avant J.-C.
ATS/AFP | 12.09.2008 |

photo : © Keystone